Ren Girard - La violence et le sacr [French]

René Girard découvrait dans la littérature comparée l’idée que « le désordre et la violence sont la même chose que la perte des différences » [Mensonge romantique et vérité romanesque (1961)]. Afin de vérifier le caractère universel de cette thèse, il étudia l’ethnologie des cultures non occidentales et des cultures archaïques.



La violence et le sacré (1972) propose de reconnaître que « le jeu du sacré et celui de la violence ne font qu’un » ; « si la pensée religieuse primitive se trompe quand elle divinise la violence, elle ne se trompe pas quand elle refuse d’attribuer au vouloir des hommes le principe de l’unité sociale ... Le religieux, même le plus grossier, détient une vérité qui échappe à tous les courants de la pensée non religieuse ... ». Le langage du pur sacré permet à l'homme d'échapper à la réciprocité de la violence vivante des rapports humains. Mais « ce que les hommes peuvent faire de mieux dans l’ordre de la non-violence, c’est l’unanimité moins un de la victime émissaire » [La violence et le sacré, pages 356-357].



Né en 1923, historien de formation, René Girard est parti aux Etats-Unis en 1947 et fut professeur émérite de littérature comparée à l’Université de Stanford. Il est membre de l'Académie française depuis 2005. Ses livres les plus célèbres : La violence et le sacré (1972), Des choses cachées depuis la fondation du monde (1978), Le bouc émissaire (1982), Je vois Satan tomber comme l’éclair (1999) élaborent la théorie mimétique du désir qui a jeté les bases d’une nouvelle anthropologie de la violence et du religieux.